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Depuis maintenant cinq mois, Trempolino a pris ses quartiers à La Fabrique, sur l’île de Nantes. Ce nouveau totem de la culture apporte de nouveaux objectifs et de nombreuses opportunités à l’association qui ne cesse de croître.

Idîle : Trempolino c’est quoi, comment est née l’association ? Et quels sont ses objectifs et son évolution dans la culture Nantaise ?

Vincent Priou : “Trempolino a été créée il y a 20 ans, avec pour idée de promouvoir la culture. Nous voulions répondre aux besoins des artistes par le biais de notre structure, nous sommes avant tout des porteurs de projets. Nous aidons ces jeunes projets à se développer culturellement et à sortir du département. La fonction informations-ressources  est donc une évidence pour nous. Nous avons également mis en place des studios de répétitions et les premiers plans de formation artistique. La Fabrique c’est ça, un lieu permanent porté sur le territoire, mais aussi sur le monde.”

Idîle : Vous parlez de formation des artistes, comment cela se déroule et que proposez-vous ?

V.P. : “Nous proposons des stages d’une dizaine de jours, avec 7 centres à l’international, comme Cuba pour sa musique populaire, la Nouvelle-Orléans pour ses cuivres ou encore Berlin et sa culture de la musique électronique. Ces actions permettent de développer les cultures à la musique du monde, et d’enrichir les compétences et connaissances des artistes qui nous entourent. Avec nos nouveaux locaux, nous sommes plus aptes à accueillir en échange des artistes internationaux. Nous pouvons mettre à leur disposition un réseau afin de trouver un hébergement, et ils peuvent utiliser nos studios, notre matériel et créer des collaborations. Avec l’agrandissement de notre lieu de travail, nous avons pu installer plus de studios de répétitions très adaptés ainsi que plusieurs studios d’enregistrements performants.”

Idîle : Et votre déplacement sur l’Ile de Nantes au final se déroule bien ? Vous avez rencontré quelques difficultés ou au contraire des avantages ?

V.P. : ” Le déménagement s’est fait sans encombre, un brin nostalgique tout de même. Nous avons apporté des objets de Chantenay, un canapé, et même notre bus. La preuve en est que nous comptons désormais près de 180 adhérents. Ils se réunissent respectivement, parfois sans expériences, créent des groupes, font des rencontres… La notion de partage est très importante pour nous.”

“À Trempolino, nous proposons d’apprendre des techniques, mais bien plus encore nous invitons au partage, à la découverte et à l’échange” 

“Dès notre arrivée sur l’Ile, nous nous sommes engagés sur le festival « L’Ile était une fois », ce qui nous a permis de nous rattacher au territoire. Nous avons travaillé avec le restaurant social Pierre Landais, également avec l’Hôpital de jour afin de mener une création. Ces actions culturelles sont très importantes pour continuer à faire évoluer le territoire, la vie d’un lieu, en provoquant les rencontres. En arrivant à la Fabrique, on n’a pas non plus eu la peur d’être confondu avec Stéréolux même si nous travaillons dans le même secteur. Les gens qui viennent nous voir nous connaissent, le bouche à oreille fonctionne à merveille. Par la suite, nous développons l’idée du territoire par la duplication des Fabriques sur Nantes. Il s’agit de créer plusieurs pôles culturels, ayant le même objectif mais un système de fonctionnement différent. Chacun pourra s’approprier sa Fabrique. Il y en a une qui est d’ailleurs en projet à Chantenay.”

Idîle : Concernant Stéréolux justement, vous gardez tout de même une étroite relation, un futur projet ?

V.P. : ” Oui, un évènement qui sera centré sur Berlin et sa musique électronique. Cette action se place dans le cadre du stage que nous proposons pour les artistes à Berlin. Nous voulions mettre en place un système de retour sur ces stages. D’autre part, Stéréolux a pour projet de faire des focus sur certaines villes, comme cela à déjà été fait avec Manchester. Pour ce projet, nos référents de Berlin seront à l’honneur, avec également la présentation d’un film sur Berlin et sa musique. “

“Une chose est sure, nous ne cherchons pas à marchander la culture.”

Idîle : Pour finir, beaucoup d’artistes sont passés à Trempolino, la scène Nantaise monte maintenant au niveau national. C’est une fierté d’y avoir participé ?

V.P. : ” C’est une question qui revient souvent : Est-ce que c’est un bon investissement au final ? Je considère que c’est le projet de l’artiste qui forge sa renommée, et si cet artiste se retrouve au niveau national, c’est que son projet était bon et qu’il a su bien s’entourer. C’est vrai que nous sommes satisfaits de voir que des artistes, maintenant présents sur la scène nationale, ont eu une histoire avec Trempolino. Par exemple, nous avons eu les passages de Phillipe Katerine, Jeanne Cherhal, Hocus Pocus, Pony Pony Run Run etc. On voit bien que nous sommes un outil aux services des projets. Cela nous rassure également, on est plutôt adapté, cela nous force à nous interroger sur l’environnement du disque, quelles sont les solutions à apporter selon l’état du marché. C’est ce qui nous permet d’avancer. La culture c’est des usages, des codes, des langages, un ensemble de choses qui font que la dignité de la personne s’est construite autour de ces références là. C’est ce que nous prônons, et ce que nous recherchons continuellement. “

Retrouvez les actualités, les informations utiles et la programmation sur le site Internet de Trempolino

Propos recueillis par Charly Le Moulec