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Rencontre avec Julie Sarperi, créatrice du blog voyage Les Carnets de Traverse qui inspire plus de 100 000 fans d’explorations à travers le monde.

C’est lors de notre dernier séjour à l’île de la Réunion, l’île intense, que nous avons eu la chance de rencontrer Julie Sarperi. C’est en partageant la fabuleuse vision d’un soleil couchant sur le bleu profond de l’Océan Indien, que la voyageuse est revenue sur son parcours et les débuts de son blog.

Déjà enfant, Julie, Marseillaise d’origine, est attirée par les mystères des atlas qui peuplent ses étagères, les fabuleuses découvertes de ses explorateurs préférés et les paysages captivants de ses films favoris. Elle entretient le rêve du voyage. Bercée de ville en ville, dans une famille de saisonniers, Julie goûte déjà au nomadisme.

À 20 ans, Julie prend l’avion pour la première fois, direction l’île de la Réunion là où son premier poste l’attend.

Après un bac S et Polytech Paris (en géophysique et géotechnique), la fibre voyageuse de Julie se réveille puisqu’elle n’a qu’un seul objectif : partir loin. Toutes ses candidatures s’envolent alors aux quatre coins du monde. À 20 ans, Julie prend l’avion pour la première fois, direction l’île de la Réunion là où son premier poste l’attend. Finalement déçue par sa mission, elle quitte l’univers scientifique et se réoriente vers une voie qu’elle n’imaginait pas : le graphisme. Elle intègre alors l’ILOI (l’Institut de l’Image et de l’Océan Indien).

« Je dessinais un peu, je faisais de la peinture, j’essayais plein de trucs pour savoir dans quel domaine je pouvais m’épanouir. Le jour où j’ai eu mon premier caméscope, je me suis lancée à fond dans la vidéo et le montage. »

Qu’est-ce qui t’a inspiré ce changement de parcours ?

Julie : Un ami avait intégré une école de graphisme à Bordeaux. On s’appelait, il me racontait ce qu’il faisait, et ça m’a donné envie. Dans ma famille, personne ne possède vraiment la fibre artistique. C’est peut-être pour ça que je ne m’y suis pas orientée naturellement.

Avec la ferme intention de parcourir le monde, elle voyage pour la première fois avec Renaud en Hollande.

Diplôme de l’ILOI en poche, Julie s’installe à Paris et intègre Dagobert, agence de communication digitale. C’est là qu’elle rencontre Renaud, son futur coéquipier de voyage. Julie continue ses expériences en agences, et atterrit chez Digitas. C’est à la direction artistique web, qu’elle s’épanouit enfin et trouve sa voie.

Julie ne résiste pas longtemps à sa nature libre et indépendante, elle devient freelance. Avec la ferme intention de parcourir le monde, elle voyage pour la première fois avec Renaud en Hollande. 4 jours suffisent à Julie pour délivrer ses impressions, elle réalise son premier carnet de voyage sur papier illustré par des polaroids. Grâce aux avis encourageants de ses amis, Julie poste son contenu sur internet. Sans grande conviction, elle fait suivre quelques pages à un journaliste, le contenu est apprécié et finalement publié sur le blog de Libération, rubrique Voyage.

Comment ton blog est-il né ?

Julie : Je réalisais mes carnets de voyage sur papier, mais ce format ne me permettait pas de partager les bonnes adresses que j’avais repérées, j’ai donc pris l’initiative de créer les Carnets de Traverse.

Aujourd’hui, plus qu’un blog, Carnets de Traverse rayonne sur le web jusqu’à devenir l’activité principale du duo. Julie et Renaud nous font littéralement vivre leurs expériences et leurs récits nous transportent de pays en pays. Les textes sont riches, les photos époustouflantes, c’est un travail d’orfèvre. Pionniers du “blog voyage”, Julie et Renaud se sont alors fait leur place dans la sphère touristique.

À partir de quel moment le blog a-t-il pris un tournant décisif ?

Julie : Il suit une évolution naturelle et constante, c’est venu petit à petit. J’ai d’abord été contactée par une maison d’édition pour écrire un livre sur le Portugal, j’étais très contente. Ils avaient vu mon carnet sur Helsinki. J’ai ensuite abordé le projet de manière plus “professionnalisée” quand j’ai reçu ma première invitation pour l’Italie au printemps 2012. D’autres institutions touristiques nous ont approchés. Depuis, notre agenda se remplit de merveilleux voyages.

Comment vous répartissez-vous le travail ?

Julie : Il n’y a pas vraiment d’organisation ou de tâches spéciales pour chacun. Avec Renaud on fait tout à 4 mains. On a le même matériel avec les mêmes objectifs, on ne signe pas nos photos. Il est d’ailleurs dur de distinguer qui les a prises, sauf bien sûr quand j’apparais 🙂

Pour retranscrire leurs différents voyages, Julie et Renaud emportent toujours avec eux de précieux petits carnets où ils notent toutes les adresses qui ne sont parfois pas très évidentes à retenir ou faciles à prononcer. Pour ces deux férus de voyages, pas besoin de matériels spéciales, l’âme du voyage c’est eux. Dans leur sac à dos : un smartphone et leurs appareils photos fétiches suffissent pour retranscrire la magie de chaque lieu.

Répondez-vous à des consignes particulières lors de vos voyages ?

Julie : On a souvent carte blanche pour nos projets, on nous appelle pour faire ce qu’on aime le plus au monde : voyager, prendre des photos et explorer par nous-mêmes. Que rêver de plus ? Nous ne sommes pas de simples relais de communiqué de presse, nous sommes entièrement libres dans nos explorations, c’est un vrai luxe.

Avez-vous dû surmonter quelques obstacles ?

Julie : Au début c’était un peu dur, il était difficile de faire comprendre notre idée. On partait de loin, il a fallu expliquer que tout était basé sur nos propres expériences. Les organismes touristiques avaient l’habitude d’organiser des voyages de presse très cadrés. Pour nous ce n’est pas le cas, tout est basé sur notre ressenti, sur ce qui nous touche et retient vraiment notre attention. Nous nous efforçons de rester le plus sincères possible.

Quelle destination t’a le plus marquée ?

Julie :  Difficile de choisir car les destinations sont tellement différentes. Mais je crois que l’ouest des Etats-Unis nous émeut toujours autant, c’est tellement mythique. Ces espaces, cette majesté dans la nature, c’est fou ! Nous avons également adoré l’Islande, l’hiver c’est vraiment magique, ce côté mystérieux très blanc vraiment magnétique entre crainte et fascination. Époustouflant. Plus récemment le Japon, c’est une expérience assez unique, le choc culturel que l’on ressent là-bas pour nous occidentaux est vraiment particulier. Visuellement c’est très marquant, surtout la nuit, la ville délivre une ambiance très spéciale.

As-tu une anecdote à nous livrer sur l’un de tes nombreux voyages ?

Julie : Ce n’est pas vraiment une anecdote, mais une situation qui m’a énormément émue. Nous étions en Indonésie avec Renaud et deux autres amis, je prenais en photo des enfants avec mon polaroid. Chaque enfant était assis dans l’encadrement de sa porte, une photo parfaite. J’ai pris deux photos une pour moi et une autre pour les parents, et on sentait vraiment que ce cadeau représentait quelque chose de magique pour eux, cette réaction, cette émotion dans leurs yeux m’a vraiment touchée.

À quand un carnet de Nantes ?

Julie : Vous m’invitez ?

Avec plaisir. 

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NB : Malheureusement notre invitation ne pourra être honorée, Julie nous ayant quitté pour le plus long des voyages en décembre 2017. Merci Julie pour ce moment rare vécu avec toi, merci pour toutes ces belles choses de la vie que tu as su si bien partager. Merci pour ta passion et ta générosité. Aujourd’hui nous pensons à toi, mais aussi à Renaud et à Louise, ta petite fille, qui saura sans nul doute reprendre un jour le flambeau. En tout cas elle peut être si fière de sa maman. Bon voyage Julie.

Les Carnets de Traverse.

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