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Cécile Taillard et Raphael Marchant ont lancé, début 2016, une startup qui régale les entreprises grâce à un service de restauration innovant : des bons petits plats dans des frigos connectés.

D’où venez-vous, quel est votre parcours ?

Cécile : J’ai fait une école d’ingénieurs en agroalimentaire. À la sortie de l’école, j’ai rejoint une startup pour laquelle j’étais chargée de monter une véritable une usine, dans les côtes d’Armor, pour la production d’une boisson particulière. J’étais multi taches, j’ai aimé cette polyvalence. Une fois l’objectif atteint j’ai eu envie de partir pour de nouvelles aventures. Plutôt que d’intégrer une autre startup, j’ai réfléchi à monter mon propre projet, mais je n’avais pas envie de créer une entreprise seule. J’ai alors rencontré Raphaël.

Raphaël : Je suis originaire de Lille et j’ai habité à St Malo. Après mes études en école de commerce, j’ai été responsable commercial d’une entreprise d’agro-alimentaire basée à Rennes. Le chef d’entreprise qui m’a embauché a fini par devenir sponsor d’un projet qui me tenait à coeur : traverser l’Atlantique en solitaire. Cet entrepreneur m’a beaucoup inspiré, notamment pour son acharnement. J’ai toujours eu envie de me mettre à mon compte pour la liberté que cela offre. J’ai donc fini par quitter mon entreprise et Cécile m’a rejoint sur une idée.

Cécile : Raphaël avait une ébauche de projet dans le domaine de la restauration. Lorsque je l’ai rejoint, nous avons donc réfléchi à une idée commune.

(…) on proposait de laisser des plats dans leur frigo avec une petite feuille pour noter les repas consommés et une tirelire pour les payer.

Pourquoi avoir choisi Nantes pour développer votre projet ?

R : Je voulais trouver un compromis entre Paris et la mer. On dit que Nantes est une bonne ville test. On arrive à nouer facilement des contacts humains tout en ayant une opportunité de business assez grande.

C : Après avoir vécu dans un petit village, je recherchais l’effervescence d’une grande ville.

Quelle a été le point de départ de votre réflexion ?

C : On est parti du constat qu’il y avait une problématique autour de la pause déjeuner pour toutes les entreprises qui n’avaient pas de restaurants d’entreprise. Il y a d’une part un problème d’accessibilité, car il faut aller à l’extérieur ou commander, et, un problème de qualité, car aller dans un bon restaurant cela coûte.

R : Après un mois de réflexion, en août 2015, on a eu envie de confronter nos premières idées auprès de chefs d’entreprises. Nous avons passé deux mois à rencontrer les entreprises. Cette démarche terrain a été bien accueillie.

C : On proposait aux entreprises un déjeuner convivial pour leurs salariés. On arrivait tous les deux en tablier avec de bons bocaux. À l’issue de cette dégustation on proposait de laisser des plats dans leur frigo avec une petite feuille pour noter les repas consommés et une tirelire pour les payer.

Tout était donc basé sur la confiance ?

R : Oui, on comptait sur la confiance pour que chaque personne qui prenait un plat le signale et le règle. Ça a relativement bien marché mais les quelques oublis étaient compliqués à gérer. On a quand même testé notre projet 4 mois comme ça.

C : Ce système n’était finalement pas fiable ni duplicable à grande échelle.

Melchior est un frigo connecté qui permet à une entreprise de proposer à ses salariés des produits de qualité disponibles 24h/24 sans avoir à commander au préalable, pour le montant maximum d’un ticket restaurant.

Et puis vous avez opté pour le frigo connecté…

R : Au départ, on avait pensé développer une application sur iPad reliée à un frigo. Mais finalement, le frigo connecté était une technologie qui convenait parfaitement à notre idée. On avait besoin d’un système qui permette à l’utilisateur de ne pas avoir à déclarer manuellement ce qu’il prendrait. C’est le support adéquat pour faciliter la logistique et tenir notre promesse de qualité.

Que retrouve t-on dans ces frigos ?

C : Nous imaginons des plats et développons des recettes avec des traiteurs comme Brison et des producteurs passionnés. Tous ces plats sont conditionnés dans des bocaux et répondent à tous les types d’envies : il y en a pour tous les goûts, les gros mangeurs, les petits appétits ou encore les végétariens ou vegan. Nous proposons une gamme de produits bio, par exemple, avec une entreprise familiale du Sud de la France, un assortiment de desserts et yaourts faits par des Nantais passionnés comme Beillevaire, des purées de fruits locales par les Coteaux Nantais… Je cherche sans cesse des produits de saison de qualité et à varier les plats pour ne pas se lasser ! Un repas ne dépasse pas le prix d’un ticket restaurant, c’est important.

J’ai faim, comment cela fonctionne ?

C : Alors l’entreprise s’abonne à nos services, nous installons alors un frigo, qu’on appelle encore “kiosque”. On délivre à chaque salarié une carte Melchior qu’il active en ligne pour se créer un compte qu’il peut créditer avec sa carte bancaire ou sa carte de tickets restaurant. Lorsque j’ai faim, je passe ma carte devant le lecteur du frigo. J’ouvre alors la porte et je choisis mon repas. Lorsque je referme la porte ma transaction est enregistrée. Le frigo reconnait le plat qui a été pris. Je reçois alors un mail avec le récapitulatif de mes consommations. Je peux, en tant qu’utilisateur, noter les plats et mettre un commentaire.

(…) l’objet connecté est là pour que nous soyons tous plus unis.

C’est un système très intelligent que vous avez mis en place et qui vous permet d’avoir des retours directs !

C : En effet, nous connaissons vraiment nos utilisateurs et leurs habitudes de consommation. Comme ils peuvent noter et commenter les plats, nous savons aussi ce qui leur plait. Nous pouvons donc les satisfaire. Cela nous permet également d’optimiser notre logistique puisque nous connaissons en temps réel nos stocks.

Pourquoi avoir choisi de nommer votre entreprise “Melchior” ?

C : “Pause”, “déjeuner”, “midi”… On a un peu galéré à trouver un nom original. Melchior c’est un prénom que je pensais donner à un de mes enfants plus tard. Du coup c’est raté. Melchior, c’est un prénom, c’est humain et ça résume la proximité que nous souhaitions avoir avec nos clients et nos fournisseurs. Notre concept n’est pas basé sur l’idée d’un distributeur automatique. À chaque fois que la porte d’un frigo Melchior se referme un mail est envoyé pour continuer à conserver une relation avec l’utilisateur. Je réponds aux mails, aux questions et nous apportons les améliorations nécessaires. Notre idée est que l’objet connecté est là pour que nous soyons tous plus unis. Bon, Melchior c’est aussi un des Rois Mages qui apporte quelque chose de qualité et c’est aussi la plus grosse bouteille de vin !

Votre challenge le plus important ?

C : Il y en a deux. D’une part optimiser notre logistique, la livraison des plats, le réapprovisionnement pour se préparer à répondre à de plus en plus d’entreprises. D’autre part assurer la variété des recettes que nous imaginons !

Merci à Cécile et Raphaël pour leur accueil. Et longue vie à Melchior !

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