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Berlin recèle de lieux et de monuments incroyables qui ont subi des bouleversements très importants. Comme toutes les grandes capitales du vieux monde, elle garde les couches successives des sédiments de son histoire.

Sur un périmètre assez réduit, il est possible de faire des voyages très prenants, dans le temps, dans la folie monstrueuse et créative des Hommes. Berlin c’est un son, un cri, un chant, une plainte, une rumeur, un rire, un concerto brandebourgeois dans un château au son du clavecin. Berlin c’est un râle transformé en voix de ténor, c’est le son d’une tireuse à bière, des verres qui s’entrechoquent et des discussions gutturales. Berlin est un lieu fantastique où l’empreinte du pire est un terreau pour les plus belles fleurs. Berlin est une douceur calme après une tempête où l’insondable est exposé en mémoire.

Au mémorial de l’holocauste, j’ai été submergé d’une humanité crasse, écœurante et en même temps d’une humanité pleine d’amour. Les lettres déchirantes, les portraits de personnes disparues et les tenues lisses des soldats en uniformes « nettoyant » le monde avec une vision industrielle. Jamais, je n’ai été si ému. Cela dépasse l’intellect, cela dépasse tout. Ce n’est pas monstrueux, ce serait trop facile, c’est humain.

«Check point Charlie» est également un endroit très particulier, au centre de la ville de Berlin. Poste frontière entre la Berlin soviétique et le Berlin libre des Américains de 1961 jusqu’à la chute du mur de la honte en 1989, ce croisement de rues fut le théâtre de la folie des Hommes, scène infâme du jeu des manipulations populaires, des crimes fratricides et des jeux de guerre enfantins et cruels de dirigeants (se) servant (d’) un peuple.

La maison dédiée à la commémoration de cet espace-temps est à parcourir avec recueillement. Au-delà des vestiges du mur, des derniers drapeaux soviétiques ou des épaves de véhicules ayant servi de vaisseaux de passage entre deux mondes, il y a surtout des histoires d’hommes, de femmes et d’enfants, ayant subit la pire des privations : être exmurés du monde libre. Exmurés oui, car Berlin Ouest, était devenue une île de liberté, au milieu d’un territoire totalement gagné par la soumission au régime soviétique. Ainsi, pour être libres, les Berlinois tentèrent en masse de gagner cette île, ils essayèrent par tous les moyens de s’emmurer dans cet espace de liberté.

Le site est aujourd’hui un lieu muséal avec son lot de cafés et de commerces… Son lot de bus, de baskets Nike, de jeans serrés, de chewing-gums mastiqués, d’appareils photo et de poses idiotes. Un panneau indique l’entrée et la sortie de la zone américaine et libre… Dans l’axe photographique du panneau d’entrée, un Mac Donald.

Une chose est sûre je repars librement et le ventre plein. Quelle incroyable chance ! Ici même, des gens sont morts pour cela, parfois quelques jours avant la chute du mur et l’ouverture de la zone ouest.

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Une traversée de l’Europe d’aujourd’hui à moto, en solitaire par Stéphane Lemaire

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