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J’arrive à Dresde après une nouvelle ramée, je dis ramée, car voyage serait trop réducteur par rapport aux conditions climatiques. Impossible pour moi de dormir à la belle étoile, je trouve tant bien que mal un toit avant d’arpenter la ville.

Dresde est une ville jeune, de nombreux étudiants vivent ici. Les gens sont sympathiques et ouverts. Les contacts visuels sont amicaux et tournés vers les autres, c’est agréable.

Derrière les échafaudages des bâtiments historiques, il faut lire l’histoire d’une ville dévastée par les bombardements des 13, 14 et 15 février 1945. Les Anglais et les Américains détruisirent les monuments essentiels de la ville, transformèrent 1/3 de sa géographie en jachère brûlante. Ce fut la première fois que l’on expérimentait les bombes incendiaires… 650000 bombes furent lâchées et un nombre indéterminé de civils furent tués. On ne pût les compter, il ne restait rien alors on pesa les cendres…

Aujourd’hui la ville est magnifique. Toute sa richesse architecturale se situe sur un territoire très petit, on passe d’une splendeur à une autre en trois pas.

Les églises, places, palais, promenades sont d’un baroque élégant et inutile, c’est le rôle même du baroque. C’est très beau, enfin cela dépend des goûts.
La renaissance à Dresde finalement, c’est maintenant, sous un style baroque ancien…
Décidément, on est à une époque où on ne fait que refaire de l’ancien.
Je vous épargne une dictée de noms de places et d’architectes qui ne vous serviront à rien. Encore une fois, si vous y allez, le plaisir des yeux vous suffira. Et puis, faire l’érudit en recopiant Wikipédia n’a aucun intérêt.

Je peux par contre vous parler des surprises de la ville. Je me promenais donc, béats de ces goûtés visuels lorsque je fus pris aux tripes par une onde de basse dévastatrice s’accouplant avec une voix de tête hypnotique. Là, sous les arches de je ne sais quelle rue finissant par « Strasse », un homme et une femme chantaient simplement. Oui ils n’avaient rien d’autre que leurs voix pour faire résonner toutes les cordes de sensibilité des passants ; un vieil homme essuyait ses larmes, discrètement bouleversé, quand une jeune femme serrait un peu plus fort la main de son compagnon. Voilààààààà ce que l’on attend de l’art, de la vibration instantanée, irrépressible et généreuse ! Ah c’est beau mon dieu !
Même le grand Paco de Lucia avoue qu’il n’y a pas plus grand que la voix humaine comme instrument.
C’est absolument incroyable d’entendre des sons comme ceux-ci sortir du corps d’êtres humains. Je ne peux que croire en la magie quand je vois cela.

Et puis hop, au détour d’un autre haut bâtiment ouvragé, je me retrouve face à une agora, un marché. C’est dimanche, les habitants fêtent leur ville. De la saucisse, de la bière, du stand de souvenirs, du stand de bijoux, de la saucisse, de la bière, ah tiens un stand de saucisses et puis un stand de sandwichs au poisson. Très bon. Nous ne faisons pas cela en France, mais des sandwichs à la morue, au hareng, c’est délicieux. Aller une dernière saucisse et on y va ?

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Une traversée de l’Europe d’aujourd’hui à moto, en solitaire par Stéphane Lemaire

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