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“Aujourd’hui restaurons demain” dans un potager de quartier.

Il est 18h30 au 5 bis rue de la Carterie, dans une épicerie pas comme les autres. Le palier franchi, les senteurs de fraises mûres nous accueillent tandis que des éclats de rires sonnent la convivialité de cette petite boutique, à mi-chemin entre un maraîcher et une maison chaleureuse. Ce lieu, c’est le cœur de l’Adda, ou l’Association pour le Développement Durable par l’Alimentation. « Aujourd’hui, restaurons demain », tel est le mot d’ordre, qu’on peut voir affiché parmi les fresques de fruits et légumes, les tableaux d’ardoise et les étagères de produits frais qui recouvrent les murs. Ici, on est amoureux de la cuisine, la vraie, celle dont on peut être fier de servir le résultat, avec des ingrédients à zéro pour cent de camion réfrigéré, d’OGM et d’agriculture industrialisée.

Une parenthèse ombragée et luxuriante loin des préoccupations citadines

La volonté : lutter contre le réchauffement planétaire en proposant aux enfants de demain une alternative à la surproduction alimentaire d’aujourd’hui. Les moyens : un commerce local, une récupération de produits abusivement jetés, des ateliers de sensibilisation aussi variés que cuisine et couture, et un endroit sacré, un véritable trésor entretenu et soigné par l’association. Car, derrière l’épicerie, nichée entre de paisibles bâtiments résidentiels, se trouve un havre de verdure, parenthèse ombragée et luxuriante au sein des préoccupations citadines. Ancien couvent devenu copropriété, le jardin de la Carterie s’étend sur un millier de mètres carrés sans béton ni machines. Grâce aux associations et au voisinage, la terre abandonnée accueille merisiers, érables, lauriers, noisetiers et nombre de fleurs. Ni la pollution du ruisseau serpentant sous le jardin, ni même l’empoisonnement au plomb de la terre n’empêchent ce lieu de devenir un authentique potager. La moutarde s’occupe lentement de purifier le sol de ses métaux lourds, tandis que la pousse des légumes, fruits et plantes comestibles qui iront s’ajouter sur les étagères de l’épicerie, se fait dans des bacs et des lasagnes, superpositions de couches de terre saine. Que l’on soit bénévole passionné ou simple curieux, c’est une bien belle échappée végétale et culinaire que le jardin de la Carterie propose.

 

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