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Rencontre avec Anaïs Vivion, co-fondatrice et directrice générale de Beapp, une startup qui ne cesse d’essaimer son savoir-faire dans le domaine de l’internet mobile depuis près de 5 ans.

Quel est ton parcours ?

  • Je suis bourguignonne et j’ai fait une partie de mes études à Dijon et Bordeaux pour une licence de communication et un Master management des stratégies d’entreprises.

Comment as-tu eu l’idée de créer ta propre entreprise ?

  • J’ai toujours su que je monterais ma boite. Je ne pensais pas que je l’aurais fait si tôt. Ça a été une question de rencontres et d’opportunités. J’ai rencontré mon premier associé Yann Borissoff, designer, dans un groupe de presse où j’étais en stage et Cédric Guinoiseau mon deuxième associé, ingénieur, dans une startup qui faisait du développement d’applications pour smartphones. C’est d’ailleurs dans cette entreprise, qui était très orientée cartographie et géolocalisation, que j’ai beaucoup appris. Cette expérience a conforté mon envie de créer quelque chose autour de l’internet mobile.

 Pourquoi le nom Beapp ?

  • Pour «Soyez applications mobiles, soyez mobiles». C’est l’internet en mouvement !

Quelle était ton ambition ?

  • J’ai toujours eu beaucoup d’ambition. Un mois après avoir créé BeApp, on avait déjà deux salariés. On a monté la boite avec 1 000 euros, autant dire «rien», mais Nantes Initiatives et notre banque nous ont assez prêté pour bien démarrer. Ça été compliqué, il ne faut pas croire, mais le fait d’avoir déjà des clients les a rassurés. On a tout de suite voulu recruter parce que selon moi on ne monte pas une boite tout seul, ça se fait avec du monde. Je trouve intéressant le fait de pouvoir s’appuyer sur plein de compétences différentes. Donc ensemble, on avait démarré Beapp en la pensant comme une agence conseils et en proposant une plateforme technologique qui permettait d’industrialiser les besoins des acteurs du tourisme. Un beau bijou mais qui n’a pas fonctionné. On a donc décidé de l’arrêter.

As-tu des regrets ?

  • Je n’ai jamais de regrets. L’erreur chez nous c’est ok ! Ça a été une expérience enrichissante qui nous permet, aujourd’hui, de savoir quelles sont les erreurs à éviter lors du montage d’une startup. Rien de grave, on a planté une boite dans la boite et peut être que ça se reproduira. Et alors ?

Quelles sont les erreurs à ne pas commettre selon toi ?

  • Les principales erreurs consisteraient à développer son projet en huis clos sans se connecter au marché, se lancer sans se rendre compte que le projet ne correspond pas aux besoins et s’entêter à vouloir faire une deuxième version. Aujourd’hui, entre nous, on dit qu’on est meilleur pour conseiller nos clients que nous-mêmes.

On aide les entreprises à passer sur le mobile.

Aujourd’hui c’est quoi Beapp ?

  • Aujourd’hui Beapp c’est 19 personnes et c’est une entreprise au croisement d’une agence marketing et d’une agence de développement technique avec un terrain de jeu qui est exclusivement le mobile. On aide les entreprises à passer sur le mobile. On travaille uniquement sur du produit, on ne fait pas d’applications vitrines.

C’est quoi un produit mobile pour vous ?

  • Le produit c’est quelque chose qui est commercialisable par nos clients et qui apporte de la valeur : soit par de l’achat direct sur l’application, soit par de la pub, soit par l’amélioration d’une performance en interne comme une application pour la force de vente d’une entreprise.

Comment Beapp se différencie sur le marché ?

  • On a un process d’innovation. On ne fait pas que du développement d’applications mobiles. Notre valeur se trouve dans l’accompagnement de nos clients sur l’innovation en mouvement.

Quelle est votre méthodologie ?

  • Si tu arrives chez nous et que tu as une idée, on ne va pas te demander de la formaliser dans un cahier des charges pour éclaircir ton projet. Non, on va te dire si ton idée est intéressante ou pas et on va embarquer ton projet dans ce qu’on appelle «une offre conseils» qui est un parcours UX (centré sur l’utilisateur)dans lequel on va faire du benchmark (une analyse comparative) sur les applications mobiles qui peuvent être inspirantes et on va animer des ateliers de créativité. À l’issue de ce premier travail, on va créer un premier concept qu’on va complètement maquetter d’un point de vue produit mobile et on va l’animer, de sorte à ce que l’on puisse cliquer, l’utiliser. Puis, on met le concept entre les mains de communautés de testeurs pour voir comment elles réagissent. Lorsque tout est validé on passe alors à la production avec nos chefs de projets, nos designers et nos développeurs.

Ce qui m’amuse le plus c’est de créer, imaginer demain. (…) Si je ne m’amuse plus j’arrête.

Quels sont vos futurs projets ?

  • Devenir une référence de l’innovation mobile en France ! Sinon, une installation à Paris, le montage d’une co-entreprise au Canada et des projets en recherche et innovation.

Beapp a de nouveaux bureaux depuis peu…

  • Oui, et j’ai fait appel à l’agence Decodheure pour aménager tout l’espace. Ils ont eu carte blanche, je leur ai fait totalement confiance. L’espace de travail est important pour moi, il fallait qu’on y retrouve nos valeurs, notre image de marque et un peu de notre bleu. Quand on travaille dans un bon environnement, on travaille mieux.

Revenons à toi. Qu’est-ce que tu trouves exaltant au quotidien dans ton entreprise ?

  • Ce qui m’amuse le plus c’est de créer, imaginer demain. Je n’arrive pas à vivre le moment présent. Je déteste les choses qui stagnent.

Et que trouves-tu complexe ?

  • Ce qui a été le plus complexe et que j’aime bien aujourd’hui c’est le management en général. En fait j’ai mis du temps à comprendre qu’il y avait des salariés et des entrepreneurs. J’ai fait beaucoup de formations pour mieux manager.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite lancer son entreprise ?

  • Je lui dirais de ne pas trop réfléchir, d’écouter les conseils tout en prenant du recul et de rester centrer sur l’idée de départ. Il ne faut pas laisser les gens dénaturer son projet.

Trouves-tu des résonances de ce que tu fais aujourd’hui dans ton  enfance ?

  • J’ai toujours adoré créer. J’adorais tout ce qui était artistique, j’ai fait de la couture. Je suis aussi quelqu’un de très sportif, j’ai fait 8 ans de cirque puisque ma mère avait monté une école de cirque. Le cirque est exigent et il faut faire plaisir au public comme à ses clients. Une entreprise c’est ça ! Du monde avec qui on crée pour montrer des choses excellentes.

Nantes te plait ?

  • Je trouve que c’est une ville géniale, hyper dynamique dans le numérique. Il y a toujours quelque chose à faire. Je me sens chez moi.

As-tu des endroits préférés ?

  • Le restaurant «Le Bouchon» que j’adore avec sa belle terrasse en été et les Machines de l’île. Plus que le lieu des Machines, j’aime l’institution qu’il y a autour et qui partage les valeurs du cirque.

Qu’aimes-tu faire en-dehors de Beapp ?

  • Je suis très sportive, je cours beaucoup et j’ai des chevaux. Pour moi le matin c’est escarpin, le soir bottes à crottin ! (rire).

Si tu devais inventer un métier, lequel souhaiterais-tu faire ?

  • Me transformer en animal pour vivre des expériences différentes, comprendre comment ils fonctionnent. Je passerais de cheval à poisson !

Ton leitmotiv ?

  • Faire les choses avec humilité et passion. Si je ne m’amuse plus, j’arrête.