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Adèle Favreau & Maxime Prou nous ouvrent les portes de leur atelier niché au coeur d’une ancienne tannerie vendéenne. Un couple, une aventure.

Réunis sur les bancs de l’école, Adèle la Choletaise et Maxime le Nantais puis Réunionnais d’adoption, s’installent en 2013 à Saint-Laurent-Sur-Sèvre dans un espace qui deviendra en partie leur atelier. Depuis sa fermeture, l’ancienne tannerie, leur lieu de vie, accueille d’autres appartements-ateliers de créateurs et d’artistes. Ses murs vibrent d’histoire et sa réhabilitation en fait un bâti suspendu dans le temps, un écrin où l’imagination se nourrit et vogue librement. Une grande porte coulisse, les couleurs explosent. Dans cette vision inspirante le couple nous livre l’histoire de son aventure.

Quel est votre parcours ?

  • Adèle : Après mes études, je suis allée en Inde, à Delhi, pendant trois mois. J’ai rejoint des amis et j’en ai profité pour faire un stage. J’ai pu expérimenter une autre approche du design graphique, entre tradition et créativité. Un logo pouvait à tout moment devenir un tapis. De retour en France, je me suis installée à Paris avec Maxime. Je suis devenue indépendante et lui a travaillé en agence. Au départ, on voulait aller à Bruxelles mais on est finalement resté à Paris.

L’un en agence, l’autre indépendante ?

  • Maxime : Adèle n’aurait jamais pu travailler en agence, arriver le matin, se mettre derrière son ordinateur et repartir le soir. Elle n’a jamais été faite pour ça. Moi, c’était un rythme qui me convenait.

Comment êtes-vous arrivés à Saint-Laurent-Sur-Sèvre ?

  • A : Nous étions à un repas de famille et mon oncle venait de racheter les murs de cette tannerie. Il nous a fait visiter l’usine et lorsque nous avons vu l’espace, on s’est dit «Cool ! C’est pour nous !»
  • M : Rien de comparable avec les appartements qu’on avait eus à Paris.

C’est donc d’abord l’espace qui vous a séduit ?

  • M : Je n’étais pas vraiment pour au départ. Je me demandais bien ce qu’on allait faire ici. J’aimais ma vie en ville. Alors qu’Adèle était persuadée. On a emménagé en avril 2013 et j’ai mis trois mois à me sentir bien. Maintenant c’est le contraire, Adèle a envie de retourner en ville, pas moi.

Comment est né l’Atelier Bingo ?

  • M : Quand on est arrivé à la tannerie, on ne savait pas quoi faire. On s’est même ennuyé.
  • A : En fait, on savait juste qu’on voulait faire de la sérigraphie, pourquoi pas monter notre agence de communication et faire les affiches de la Fête du Boudin du coin (rire). Mais on a vite compris que ça n’allait pas être possible.
  • M : Avec les tonnes de papiers récupérés et le matériel de sérigraphie que l’on avait, on s’est mis à découper et à imprimer des visuels. On a vraiment commencé avec les matériaux qui étaient à notre disposition. C’est donc ainsi que vous avez commencé à créer à quatre mains ?
  • M : Oui et grâce à cette technique on a tous les deux la même «patte», ce qui n’est pas le cas en dessin.

Pour qui travaillez-vous ?

  • A : Quasiment tous nos clients sont à l’étranger. Au Portugal, en Angleterre, aux Etats-Unis, en Corée… Nous avons travaillé pour le magazine Wrap, Vogue, la marque Gur, Sosh… On a beau dire qu’on est graphiste de formation mais la plupart d’entre eux nous appellent uniquement pour de l’illustration.
  • M : Pourtant ça nous tenterait de concevoir des affiches, de la typographie découpée dans du papier…
  • A : Il y a aussi une chose qu’on a développée c’est le troc de projets ou d’objets entre artistes. Cela ne nous fait pas vivre, mais c’est intéressant.

Comment réussissez-vous à composer avec toutes ces couleurs et ces assemblages ?

  • M : Tout est fait à la main. On fait souvent nos essais à la photocopieuse. Pour chaque couleur, nous découpons des formes que nous collons sur une feuille transparente qui nous sert de calque. La sérigraphie est pour nous un outil dans notre processus de création. Nous créons et imprimons chaque calque successivement. Un calque équivaut à une couleur. C’est la superposition qui crée la surprise !
  • A : Et puis parfois des bouts de scotch, de la poussière ou les poils de notre chien Donut s’incrustent sur nos créations. C’est marrant et parfois un peu énervant.
  • M : Le tout c’est aussi de savoir s’arrêter et ne pas ajouter les éléments de trop. Dire qu’avant je ne créais qu’en noir et blanc, je détestais la couleur…

Et en dehors de vos commandes ?

  • A : On continue de créer ! Nous exposons nos créations en galeries à Bruxelles, Paris, Nantes…

Et au fait pourquoi «Bingo» ?

  • M : Il y a deux histoires. La première c’est qu’il y avait un chien ici qui s’appelait Bingo avant que l’on vienne s’y installer. Il n’était plus là à notre arrivée mais son nom est resté et on avait l’habitude de dire qu’on allait à l’Atelier de Bingo.
  • A : La deuxième histoire c’est que «Bingo» est un jeu de hasard qui correspond totalement à nos créations. On est chaque fois surpris !

Derrière l’austérité d’une grande bâtisse se cachait une jungle de couleurs. Trois heures de route en tout pour l’expérience d’un moment hors du temps, une rencontre surprenante. Bingo ! Nous voilà conquis.

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