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Data, c’est le mot clé du moment. Celui qui maîtrise la data est roi. Chaque seconde, 29.000 Go d’informations sont publiés dans le monde, un volume qui ne cesse de croître et forme un ensemble de données vertigineux : le big data.

L’utilisation de la data s’est imposée dans nos pratiques marketing. Quand on me parle de data j’appréhende la grandeur et les qualités de la notion. Mais doit-on vraiment tout miser sur la data pour gagner en efficacité ?

Vous me voyez venir. Vous comprendrez vite ma position. Baser sa stratégie uniquement sur des flux de données, cela me parait un peu robotique comme approche. Tout ce que nous faisons produit de la donnée mais pouvons-nous être uniquement caractérisé par ces traces ? Ce que je veux dire c’est qu’il ne faut pas que les données comportementales prennent le pas sur ce que nous sommes et nos attitudes. Nous ne nous comportons pas toujours en accord avec nos attitudes, nous ne faisons pas toujours ce que nous pensons . Alors se baser uniquement sur des données comportementales me parait être une approche biaisée de l’humain.

Faire que le marketing ne devienne pas une transaction automatisée

 

C’est un peu comme les études de marché quantitatives qui nous renvoient à des données chiffrées basées sur des constats et des projections. C’est bien, mais la mesure du terrain et de l’humain restreint notre vision. S’il y a bien quelque chose qui échappe à la data et qui est propre à notre espèce ce sont les émotions, les ressentis, le feeling. Et c’est pour moi là que tout se passe. Dans cet espace très relatif, mouvant, complexe. Parce que pour monter les marques de demain, et échafauder des stratégies de marque efficientes, l’humain et son inconstance restent au coeur de nos recherches.

Il ne faut pas que la donnée nourrisse une forme de spéculation marketing. On constate aujourd’hui ce que donne la financiarisation de l’économie avec l’invention de la Bourse : des transactions automatisées qui s’exécutent en quelques secondes sur la base de calculs mathématiques et qui décident de la valeur potentielle d’une entreprise. La Bourse est l’exemple type d’un modèle fluctuant basé sur de la data et donc peu sécurisant.

Je swipe donc je suis

 

Donc recueillir la data oui, mais prendre le temps de l’analyser humainement pour ne pas perdre de sens c’est mieux. Les machines ont augmenté les capacités humaines dans ce domaine. Le recueil, le classement de giga, que dis-je de téra, de datas est rendu possible mais c’est une prouesse qu’il faut apprendre à gérer, à croiser, à pondérer. Un clic, une réaction, une visite sur un site sont des faits avérés mais que peut-on en conclure vraiment ?

Il faut comprendre les gens, l’humain, se remettre à l’observation. Donc plus que jamais le marketing ethnographique doit être à la base de toute décision marketing. Observer la vie réelle, les comportements réels VS l’envie de bien faire. Je suis pour “perdre” mon temps ou plutôt le “prendre” à ces fins d’observations.

Je clique donc je suis.

Je like donc je suis.

Je swipe donc je suis.

Vraiment ? Et que fait-on du paradoxe de l’être, de ses pulsions et compulsions ?

Data quand tu nous tiens.

  • par Gina
  • Cet article est illustré par une des oeuvres de Rozann Cornichet, illustratrice nantaise de talent qui explore l’incongru de l’existence.