Originaire de Petit-Mars, Elodie, coordinatrice de projet de solidarité internationale mène une mission en Malaisie auprès des femmes birmanes réfugiées.
J’ai commencé en tant qu’éducatrice de rue en Seine et Marne, puis au Mali, avec l’ONG Amaldeme, j’ai rencontré des enfants déficients intellectuels chassés et battus. De là, mon militantisme n’a fait que grandir ! Me voici en Malaisie avec l’ONG Tenaganita pour être aux côtés des birmanes réfugiées.
Pourquoi avoir quitté la région nantaise ?
Je suis d’abord partie de Nantes pour mes études…puis un départ en entraîne un autre. Je suis animée par la curiosité et la passion d’entrer en relation avec toutes ces personnes aux codes socio-culturels différents et la motivation de leur redonner la dignité qu’on leur a ôtée.
Racontez-nous vos débuts à Kuala Lumpur …
Les premiers mois sont faits d’euphorie, de découvertes ! Tout était nouveau, langues, nourriture, paysages, religions, mes voisins, les conduites des routes « à l’envers »…Je voulais tout essayer, tout apprendre ! Jusqu’à comprendre leur conception du monde, de leur vie pour mieux façonner la mienne…
Comment s’est passée votre intégration ?
L’intégration dans mon quartier était absolument fabuleuse et pas si facile parce que tout est étranger et que de s’intégrer demande du temps, de la patience, de l’observation, beaucoup d’écoute et de l’adaptation.
Quel regard portez-vous sur la Malaisie ?
D’abord, je porte un regard de respect envers toutes les personnes magnifiques que j’ai rencontrées ici. Puis, la Malaisie, la région Asie du Sud-Est, est faite de merveilles ; ses fonds marins, ses temples, ses îles … Ça vaut « un coin de paradis ! Enfin, malheureusement, j’ai un regard très critique puisque je travaille avec les personnes les plus vulnérables de la région. Nous savons à quel point le gouvernement malaisien, ses services de police, d’immigration et RELA (corps volontaire et secret) peuvent être très cruels.
Qu’est-ce que vous apporte cette expérience d’expatriation ?
Elle m’a amenée à faire des choix de vie, à mieux comprendre le monde dans lequel je vis. Et bien sur, cette vie ici m’apporte des amis et de la fraternité.
Les gens autour de vous connaissent-ils Nantes ?
Ils perçoivent Nantes, comme ils me perçoivent. Ils me demandent souvent si Paris fait partie de la France. Et d’après un ami tamoul : Noël approche et il parait que cette année ça tomberait début décembre !!! Alors Nantes … Pourtant ils gagneraient à connaître la ville du «bon vivre» de France !
Comment envisagez-vous le futur ?
Rentrer près de ma famille et continuer à aider ces femmes réfugiées en me basant en France ou en Europe. Pourquoi pas à Nantes ? J’adorerais …
Quels conseils donneriez-vous aux Nantais qui souhaitent partir ?
Si je peux me permettre, je leur dirais de franchir le premier pas, qu’il est toujours le plus lourd et que le reste suivra !
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Propos recueillis par Gina Di Orio // Photo : En-Shahdi
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