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Il est 14h30, 2 rue des Carmes. Dans une des plus anciennes bâtisses de Nantes, la Maison de la Poésie nous ouvre ses portes. Au cœur de sa bibliothèque, Magalie Brazil, directrice nous explique les fondements de l’association.

maison de la poesie idile nantes magazine nantaisCréée en 1986 par un collectif de poètes nantais, elle conserve aujourd’hui la même ambition, celle de diffuser et promouvoir la poésie contemporaine française et étrangère. Pour ce faire, La Maison de la Poésie affiche une programmation artistique et des actions culturelles de sensibilisation toute l’année auprès de différents publics.

L’envie profonde est de pouvoir montrer la création poétique qui assez méconnue, confidentielle mais très effervescente. En effet, Magalie B. nous explique : « En France, il y a eu une sorte de sacralisation de la poésie. Cette dernière a revêtu un caractère si prestigieux que beaucoup s’en sont détournés. La Maison de la Poésie a pour mission cette désacralisation pour rendre la poésie accessible à tous ».

La poésie se picore, elle ne raconte pas une histoire, mais propose plusieurs « portes » ; son sens n’est pas forcément palpable immédiatement,

et le lecteur doit y mettre du sien, faire l’effort de s’y pencher pour l’appréhender un peu mieux. « Réciter un poème, les mains derrière le dos, sans comprendre ce que l’on dit n’est pas la meilleure des sensibilisations. Le genre poétique ne peut pas servir uniquement comme technique de mémorisation. Et, lorsqu’il devient l’objet d’une étude universitaire, et qu’on le décortique, on perd également son caractère spontané. ». Mais alors, quel est le meilleur moyen d’approcher la « bête » sans la tuer ?

Et bien tout d’abord la poésie est affaire d’oralité, de sonorités. On ne la récite pas, on la déclame et elle résonne en bouche. Lecture à voix nue, lecture-concert ou lecture performance, La Maison de la Poésie lie la poésie à la musique et aux arts visuels pour qu’elle « vive » et interagisse.

Pour essaimer ces moments poétiques, deux biennales ont été créées par l’association : Le festival Midi Minuit Poésie, au Pannonica, qui ouvre la saison en mi-octobre et celui de Midi Minuit Poésie Débordements. Ce dernier « déborde » en effet du cadre de la salle de spectacle, puisqu’il investit les rues du quartier Decré, en collaboration avec ses commerçants. « Le débordement nous permet de toucher ceux qui n’osent pas venir dans un endroit particulier pour écouter de la poésie. » ajoute Magalie B. Dans un milieu a priori hostile, celui de la rue, la poésie est fragile, mais elle fédère et la déclamation interpelle.

« Nous ne nous inscrivons dans aucune chapelle, mais nous tentons de dresser un panorama de ce qui se passe dans l’extrême contemporain, des émergences poétiques. ».

Avec plus de 7000 titres, la bibliothèque associative dresse un panorama de l’extrême contemporain, des émergences poétiques depuis les années 80…De quoi s’initier et pousser la porte de la Maison.

 

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