365 marches plus tard, nous y étions enfin.
Une légère brume enveloppe la presqu’île de Crozon. Il est 14h. Un petit bateau approche, nous sommes à Plouguernau et visons l’îlot que nous discernons à peine, et pourtant si proche : l’île Vierge. Une minute de traversée houleuse nous suffit. Le marin chauffeur a voulu nous divertir, fendant la mer sans retenue. Nous sommes presque trempés, mais le sourire ne quitte pas nos lèvres. Un « petit phare » a vu le jour en 1845 sur ces terres mais, faute de portée suffisante, il sera remplacé cinquante deux ans plus tard par le plus grand, celui qui attise notre curiosité du haut de ses 82,50 mètres. Tout de pierres de taille conçu, ses murs se parent d’opaline bleue et son escalier suspendu tournoie. L’ascension est heureusement faite de pallier pour nous permettre de souffler, mais le mieux est encore de garder le rythme. Pour ne pas désespérer, les marches nous indiquent leur numéro. 360, plus que cinq marches et nous voilà littéralement transportés par un panorama à couper (une seconde fois) le souffle : la brume s’est levée, l’embouchure de l’Aber-Wrac’h s’offre à nos yeux. La découverte se solde inéluctablement par une descente où l’oeil se jette dans le tourbillon de vide que dessinent les escaliers. Alors c’est un peu fébrile que nous retrouvons la terre ferme mais avec en tête une vision fantastique et une certaine fierté : celle d’avoir gravi le plus haut phare d’Europe.
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Rédaction : Gina Di Orio / Photos : Damien Gillet
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