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Une bête de scène pas comme les autres.

theatre du cyclope nantes idile magazine nantaisIl est 11h, 82 rue Maréchal Joffre. La porte poussée, un petit couloir, et, la lumière naturelle nous rattrape dans un patio à ciel ouvert entouré de vieilles pierres. Dans ce qui était un grand hangar, un théâtre particulier a pris ses quartiers, celui du Cyclope : « l’oeil qui voit mais qui ne se regarde jamais », une autre façon de dire que sur scène on doit tout voir mais ne jamais se regarder jouer. Créé il y a 15 ans par le comédien et metteur en scène Christophe Lemoullant, le Cyclope est un monstre gentil, un théâtre hors des conventions, sans chichi. Dans sa salle de 70m2, scène et public inclus, on se sentirait presque comme à la maison. Théâtre de poche, l’ambiance y est familiale et les distances abolies ; une vraie philosophie de vie selon Samuel Découx et Laure Mounier, comédiens de la Cie du Cyclope. Car, le Théâtre n’est pas uniquement un lieu de représentations, il est également ouvert aux créations, celles de la compagnie et des ateliers de théâtre pour tous les âges. Entre  transmissions et démonstrations, le Cyclope reçoit aussi des compagnies extérieures programmées sur plusieurs dates car l’esprit de ce Théâtre est qu’il faut prendre son temps.

L’oeil qui voit tout mais ne se regarde jamais

Et, après chaque représentation, le bar est le siège d’échanges entre artistes et publics : « ils se sentent chez eux parce qu’on leur laisse ces moments ». Quant au choix de la programmation, il se fait en choeur avec toute l’équipe pour éviter toute exclusion : « Nous n’avons pas de genre de prédilection. » Comédie, drame, contemporain ou classique, tout y est admis pourvu qu’il y ait le « feeling », ce petit quelque chose entre les artistes et le Cyclope qui permet au Théâtre de ne pas dévier de son esprit de proximité. C’est un lieu différent qui met en lumière les différences : le handicap, la maladie sont des sujets que la Cie du Cyclope aborde dans ses créations ; une manière à elle de rendre hommage au monstre qu’elle garde depuis maintenant 15 ans sans que sa passion pour cet art vivant n’ait bougé d’un poil •