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Dansons la capucine !

‘‘Mon anniversaire c’était hier, j’ai eu cinq ans’’. Formidable. Et toi là-bas, c’est quand ton anniversaire ? Yeux de merlan frit en préparation, bouche en cul de poule, un semblant de réflexion et enfin un souffle de réponse : ‘‘je ne sais pas vraiment’’. En même temps, me direz-vous, quelle importance, ce ne sont que des années qui passent. À quoi bon retenir la date de ce cap que l’on franchit ? Mais elle continue : ‘‘Par contre, j’ai eu un poisson rouge ce matin et mon parapluie est rose avec des étoiles dessus’’. Parfait. Moi je ne sais plus trop où j’ai mis mes clés et j’ai des courses à faire avant 18h. Ce n’est évidemment pas ce que je lui ai répondu, j’ai préféré passer de l’autre côté du miroir où la pluie avait tout de magique où la feuille faisait un parfait abri pour tout ce petit monde que je m’imaginais.

De l’autre côté, là où je mangeais mon goûter en agitant frénétiquement les pieds sur ma chaise, où j’étais bien trop petite pour voir tout en haut de l’étagère si le gros monsieur à la barbe blanche n’y avait pas caché ses présents, où je me cachais sous le lit et dormais sous la table. Est-ce que cette petite au poisson rouge et au parapluie rose étoilé est une adulte en devenir, ou suis-je moi-même une enfant qui a beaucoup trop grandi ? Après avoir couru derrière un furet, m’être promenée dans les bois pour un loup qui n’y était pas, et bien, je ne sais toujours pas planter des choux, je n’ai jamais croisé cette souris verte, si tant est qu’elle existe, mon frère ne s’appelle décidément pas Jacques, j’ai arrêté le tabac dans cette satanée tabatière et je ne comprends toujours pas pourquoi on en veut autant à ce pauvre Cadet Roussel. Je ne vois qu’une seule chose à faire pour élucider ces mystères : replonger en enfance et plaider l’innocence !

Numéro 18 – hiver 2014 – du 20/02 au 17/04/14

Par Gina Di Orio

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