De l’Histoire naissent des histoires. Du passé le futur s’échafaude.
Derrière ses imposantes colonnades, à quoi nous attendions-nous ? Des collections figées dans le temps derrière lesquelles sommeille un cabinet de curiosités que minuit réveille ? Croyance et sacralisation du colosse que l’on nomme Museum, nous aurions pu tomber dans les travers d’une description soufflée par des collections poussiéreuses. Au contraire, dans ce géant culturel souffle un esprit neuf, un ancrage contemporain considérable qui ne le réduit plus à l’image d’un gardien de trésors mais martèle son rôle sociétal et scientifique. Plus que d’exposer, ici naissent hypothèses et suggestions, débats sur la faune et la flore, l’évolution. De l’Histoire naissent des histoires. Du passé le futur s’échafaude.
La première mission de conservation du Museum d’Histoire Naturelle de Nantes lui confère une grande valeur historico-scientifique. Force est bien de constater que les animaux disparus ne se retrouvent que dans ce genre d’espace et pas ailleurs, à moins que votre arrière-grand-père n’ait conservé dans le salon de famille les dinosaures de son passé, crocs dehors. Ces collections anciennes, faune et flore, représentent un panel d’ADN, des identités génétiques desquelles l’on apprend de la biodiversité des différentes époques.
Frédéric Cailliaud, premier conservateur du Museum était un explorateur, Indiana Jones nantais.
La vision exploratoire a évolué et nous ne sommes plus à qui réunira la plus grande collection mais aux collaborations pour mieux comprendre notre monde. Ainsi, les recherches scientifiques côtoient les nouvelles technologies. Il faut savoir que seuls 3% de la collection détenue par le Museum d’Histoire Naturelle est visible par le public. Pour le reste, l’on s’attèle à les conserver le mieux possible, parfois les reproduire.
L’innovation numérique serait leur solution d’accès puisque les herbiers et livres très anciens numérisés pourraient être ainsi exposés et manipulés virtuellement. Car l’intérêt est de rendre accessible le maximum d’éléments, pour que le Museum puisse exercer sa fonction de transmission de ses savoirs avérés. Le numérique révolutionne donc notre vision du musée et permet aux collections trop fragiles de ne pas s’altérer davantage. L’éternité, la conservation, n’est-ce pas une des priorités du Museum d’Histoire Naturelle ? Une réflexion qui corrobore également les questions scientifiques et techniques actuelles ainsi que philosophiques et éthiques : le transhumanisme ou comment donner l’éternité à un être censé disparaitre d’une façon ou d’une autre. Une histoire sans fin.
Derrière ses imposantes colonnades, nous avons donc trouvé un lieu de vie effervescent, soucieux de son rôle au coeur de la société, un espace où le permanent est rythmé par l’éphémère des expositions qui nous questionnent.
