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Il n’y a pas que le rugby en Nouvelle-Zélande. Si la Coupe du monde devrait attirer près de 90000 visiteurs jusqu’au 23 octobre, elle est loin de susciter l’engouement provoqué depuis plus de dix ans par le film Le Seigneur des anneaux.

Il n’en reste rien mais qu’importe, on imagine. Là, une armée d’ingénieurs affairée à la construction d’une route, au loin, un palais retenu à la roche par des ancres, une forteresse, des chevaux filant sur les méandres qui mènent au mont Sunday. C’est là, dans les plaines du Canterbury, île sud de la Nouvelle-Zélande, que Peter Jackson a choisi de situer Edoras, la capitale du Rohan décrite dans Le Seigneur des anneaux. Pour adapter le roman de Tolkien au cinéma, le réalisateur a utilisé une centaine de sites comme celui-ci.

Dans la foulée du tournage, les opérateurs touristiques ont flairé la bonne affaire. Aujourd’hui, il sont une trentaine à emmener les touristes dans des paysages saisissants.

« On a créé notre tour en 2001 (date de la sortie du premier film, ndlr), parce qu’on avait beaucoup de demandes, explique la société Nomad Safaris à Queenstown. Et sans parler de chiffres d’affaires, je peux vous dire que ça marche fort. » Dans l’île nord, Peter Jackson a choisi de nicher le village des Hobbits dans les collines verdoyantes de Matamata. Près de 20000 visiteurs y viennent chaque année en pèlerinage depuis que le propriétaire des terres a reconverti une partie de sa ferme en complexe touristique.

Souvent, les produits dérivés accompagnent la visite comme aux abords du mont Sunday. Dans une cahute au milieu de nulle part, l’agence Hassle-free tour propose à ses visiteurs toutes sortes d’objets: de la bière de Hobbit à la réplique de la hache de Gimli en passant par une broche elfique… Sans oublier, les fameux anneaux, tous un peu faux pour les puristes. Car l’original -dépourvu des inscriptions ajoutés par ordinateur dans le film-, il faut le chercher auprès d’Halfdan et Thorkild Hansen. C’est leur père, Jens, dans sa bijouterie de Nelson, qui a créé près de 40 anneaux de tailles différentes pour les besoins du film. « On a commencé à vendre des copies à différents prix (de 100 à 3000 euros) sur Internet en 2002. L’engouement pour l’anneau n’est jamais vraiment retombé. Des gens du monde entier nous sollicite. Et avec la sortie prochaine des Hobbits (prévu pour 2012, ndlr, on est reparti pour dix ans. Sans qu’on ait rien à faire. »

Dans un pays où tout le monde connaît forcément un voisin ou un ami qui a participé à la trilogie, Peter Jackson et ses studios Weta cave à Wellington font la fierté des Kiwis. « Le Seigneur des anneaux a changé le futur du pays. Avant, la Nouvelle-Zélande évoquait de bons produits agricoles, l’agneau, le lait, le beurre, une bonne équipe de rugby et des gens sympas. Désormais, la marque de fabrique, ce sont des paysages somptueux », explique Halfdan Hansen. “Les touristes ne choisissent pas pour autant de venir ici en vacances. Mais ils gardent cet aspect en tête et au lieu d’aller en Australie, ils viendront peut être en Nouvelle-Zélande. »

 

Rédaction : David Prochasson // Photos :  Hooch, Jeromm, Gemma Louise Lowe

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