Tout de noir vêtu, Onyx se fait théâtre de culture depuis 26 ans.
le cube noir Onyx hier
Construit en 1988, le Théâtre Onyx s’est implanté au coeur de la zone Atlantis, à l’époque peu bâtie, entre une petite surface Leclerc sans son immense galerie et un autre bâtiment, où siège à présent la marque Décathlon. Dans ce paysage en devenir, que rien d’autre que la terre et les herbes hautes rythmaient, est venu se poser l’ovni noir. Comme tombé du ciel, le cube martèle encore aujourd’hui la culture dans un espace à fort pouvoir de consommation. Signature de Jean Nouvel et de son associé Myrto Vitart, le cube joue avec l’opacité le jour et se révèle la nuit par deux de ses façades perméables à la lumière des feux des projecteurs.
Pendant de la consommation environnante, lorsque le pouvoir de l’achat se tait, la culture d’Onyx s’exprime.
Une entrée basse sous plafond, noire, c’est la promesse de l’architecte pour permettre au spectateur de se plonger, dès son arrivée, dans une atmosphère de spectacle. Mais dans cette sobriété enveloppante, la fantaisie se révèle par le choix de matériaux et d’éléments inhabituels pour un bâtiment de la sorte. On reconnaît alors des pièces d’une cabine de camion, des luminaires-balises d’aéroport, un bar d’accueil de bateau et des grilles au sol destinées à l’élevage des poules. Onyx ne cesse de surprendre lorsque l’on découvre la salle où tous les sièges gris arborent désormais un rouge flamboyant. Seuls ceux du balcon se parent encore de ce gris originel. L’espace scénique bi-frontal est quant à lui apprécié par les artistes pour sa proximité avec le public : 538 personnes assises ou 1200 debout lorsque les gradins entièrement rétractables se rangent dans un tiroir géant.
l’accueil d’Onyx aujourd’hui
L’autre subtilité architecturale, d’autant plus étonnante, réside dans le fait que la scène s’ouvre en son fond sur l’extérieur par de grandes portes ; on distingue à peine leurs gonds sur la surface du cube. Ainsi le fond de la scène devient l’avant et le public se retrouve au plein air pour un théâtre ouvert. De retour dans ses entrailles qui s’échelonnent sur cinq niveaux, hors de tout repère extérieur, nous perdons vite toute notion de l’espace.
le cube noir Onyx en construction
Le cube comporterait 100 portes.
D’escaliers en ponts suspendus, de couloirs en loges, le gris Nouvel, comme on l’appelle, celui qui se fondait avec les sièges d’antan, orne la plupart des murs de ce labyrinthe. Perdus en pleine culture, la métaphore nous faire sourire. N’est-ce pas ce que l’on recherche lorsque l’on vient à Onyx : s’égarer pour découvrir et finalement ressortir enrichi d’un bien précieux nommé culture.
